Début de saison à l’Opéra Bastille avec Les Contes d’Hoffmann d’Offenbach dans la mise en scène à grand spectacle de Robert Carsen. Un must maison, maintes fois repris, filmé en 2002 et diffusé en DVD (EuroArts), maintenant emblème de la politique « opéra au cinéma » mise en place par l’Opéra de Paris dans la foulée du MET et de quelques grandes scènes : retransmission en direct le 19 septembre en France (71 salles) et en Europe (167 salles dont 47 en Allemagne), en attendant le Japon, l’Australie, Hong-Kong et les Etats-Unis. Une carte de visite toute trouvée pour le public du bout du monde (ou des salles UGC parisiennes) que cette métaphore géante de l’Opéra de Paris, cet hommage au Palais Garnier - vu de la salle, de la scène, des coulisses, de la fosse d’orchestre - à la mesure du plateau de la Bastille, impensable sur la petite (!?!) scène de Garnier. Quand le rideau se lève au troisième acte sur … la salle de Garnier, avec ses fauteuils rouges dansant au rythme de la Barcarolle, la tête du spectateur chavire. Elle chavire aussi pour les deux Américaines de la distribution - Jane Archibald en Poupée nymphomane (taillée, il y a douze ans, à la mesure de Natalie Dessay) et Kate Aldrich en Muse travestie – et pour la Française Sophie Koch, brûlante en courtisane suppôt du Diable.
François Lafon
Opéra de Paris Bastille les 7, 10, 12, 16, 19, 22, 25, 28 septembre, 1er, 3 octobre. Photo © Opéra de Paris