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Concerts & dépendances
La Roque d’Anthéron 1 : prouesses expressives et toucher magique
dimanche 12 août 2018 à 01h41
Festival de La Roque d’Anthéron, an 38.  28 jours (du 20 juillet au 18 août), soixante-dix-neuf concerts, quatorze lieux dont un tout neuf (voir plus loin), répétitions publiques, travail de ruche pour jeunes ensembles en résidence (mini-chapiteaux dans le parc du château de Florans, concert quotidien en fin d’après-midi). Samedi 11août après-midi : Jean-Marc Philips (Trio Wanderer) fait travailler l’Aurora Quartet, Raphaël Pidoux (idem) le duo de pianos Salmon-Vieillard. Pidoux : « Les accords : pas plaqués, vers le haut » (un des secrets de l’effet Wanderer). A 18h au Centre Sportif et Culturel Marcel Pagnol (le nouveau lieu), trio de luxe Gidon Kremer (violon), Giedre Dirvanauskaite (violoncelle), Yulianna Avdeeva (piano), les deux premiers en t-shirts du festival pour cause de bagages égarés par compagnie aérienne (non précisée). Une heure et demie prévue, une heure de plus après changements de programme dans une salle remplie au deux-tiers, plus sportive que culturelle, baies vitrées et murs blanc-clinique mais acoustique suffisamment flatteuse. Après un Trio de Chopin tenant ses promesses dans l’Adagio (légendaire phrasé Kremer), bipolaire Trio op. 24 de Mieczyslaw Weinberg, l’oublié opiniâtrement défendu par le violoniste d’un trio de compositeurs dont les deux autres seraient Prokofiev et Chostakovitch. Autorité de la jeune Avdeeva, prouesses expressives d’un Kremer tous risques alla Menuhin, accord prolongée en duo dans une 6ème Sonate non moins bluffante du même Weinberg, le concert se terminant par un Trio op. 100 de Schubert (celui de Barry Lyndon) assumant ses divines longueurs devant un public essentiellement venu pour lui. Juste le temps de dévaler la rue en pente menant au Parc, où 2020 Nelson-Freirophiles attendent leur idole dans le 2ème Concerto de Brahms. Mission accomplie pour le pianiste au toucher magique, se faisant athlète dans ce monument qu’il a maintenant apprivoisé, efficacement secondé par le Hongkongais Lio Kuokman, chef tout en nerfs mais préférant la flamme à la schlag, qualité réitérée après l’entracte dans une Symphonie « Du Nouveau Monde » façon Formule 1 mais toujours élégante et équilibrée, frustrant les nostalgiques d’un Dvorak germanisé mais galvanisant un Sinfonia Varsovia toujours en déficit d’étoffe sonore. 
François Lafon 
La Roque d’Anthéron, 11 août (Photo © Christophe Grémiot)

 

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