Lancement, à la Maison de la culture du Japon à Paris, du 37ème festival Piano aux Jacobins (de Toulouse – extension désormais annuelle en Asie), avec un récital de Kotaro Fukuma, pianiste éclectique de formation nippo-franco-allemande, fêté - entre autres dans Musikzen (voir ici) - pour ses enregistrements inventifs. Programme décomplexé pour le public (nombreux) de l’Auditorium à dominante bois clair du lieu : Beethoven (la « Clair de lune »), Chopin et Smetana (La Moldau transcrite par l’artiste) en première partie, Debussy, Takemitsu et Scriabine après l’entracte. Comme pour bien marquer la césure, Tokaro Fukuma change de tenue : smoking et chemise blanche d’abord, chemise noire à col ras ensuite. Césure aussi dans son jeu : grande maîtrise mais relative neutralité dans Beethoven et Chopin, fine mise en valeur de la filiation Debussy-Takemitsu, bis éclectiques, parmi lesquels la transcription due à Alexis Weissenberg d’Avril à Paris de Charles Trénet, que Fukuma a découvert – explique-t-il dans un français sans reproche - en même temps que la culture hexagonale. Légère frustration tout de même, comme si le charme des disques avait un peu de mal passer la rampe.
François Lafon
Maison de la culture du Japon à Paris, 6 avril – www.pianojacobins.com Photo © DR