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Concerts & dépendances
François-Xavier Roth et l’Orchestre de Paris : un XXème siècle en demi-teinte
jeudi 17 octobre 2019 à 00h08
A la Philharmonie de Paris, l’Orchestre de Paris poursuit sa première saison sans chef attitré, passage en revue (paraît-il) des baguettes éligibles. C’est justement sans baguette que dirige François-Xavier Roth, maestro très occupé (Les Siècles, Cologne, Londres, bientôt l’Atelier lyrique de Tourcoing), enchaînant la Passacaille du jeune Anton Webern (forme ancienne mais déjà musique nouvelle) et les Quatre derniers Lieder de Richard Strauss (adieu au monde d’avant), suivis de Petrouchka de Stravinsky (ballet du futur, mélange des genres) : le XXème siècle – deux pas en avant, un pas en arrière. Guest star : la soprano norvégienne Lise Davidsen, à peine la trentaine et déjà la carrière internationale, suite à ses trois prix au concours Operalia de Placido Domingo. Une voix wagnérienne, comme pour rappeler que les Quatre derniers Lieder ont été créés par Kirsten Flagstad avant qu’Elisabeth Schwarzkopf n’en révèle d’autres aspects, plus intimistes. Après un Webern stylistiquement prudent, l’Orchestre y déploie ses plus riches couleurs, sans cependant conférer un supplément d’âme au chant plus athlétique que sensible de la diva. Dans la foulée, Roth ne retrouve que partiellement l'esprit du Petrouchka qu’il a enregistré avec Les Siècles, déjà la version originelle de 1911 et non la révision dégraissée de 1947 qui aurait peut-être été plus appropriée ici. En début de soirée, minute de silence à la mémoire de Jessye Norman : un silence profond, à la mesure d’une voix sans pareille.
François Lafon 

Philharmonie de Paris, Grande salle Pierre Boulez, 16 octobre (Photo © DR)

 

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