Samedi 20 avril 2024
Bébé chanteur ?
Bertrand Chamayou en ascète à l’assaut d’un Himalaya… de berceuses
Le même, pas pareil
Suggestion et mystère selon Nelson Goerner
Good night !
Seul à son clavier, Bertrand Chamayou s’est tout d’abord distingué dans Liszt (Études d’exécution transcendante, Années de pèlerinage) avant d’aborder Mendelssohn, Franck et Ravel (voir ici [https://www.musikzen.fr/pile-et-face/4774]. Sept ans après un album Schubert au programme singulier souhaité comme « une sorte de récital imaginaire » (voir ici [https://www.musikzen.fr/une-porte-ouverte-sur-le-temps/4039]), l’interprète, devenu père explique-t-il, cède aux sirènes du disque à thème avec pas moins de seize berceuses d’un éclectisme à tout crin. On le suit sans peine dans Liszt – Wiegenlied (1881) et Berceuse (1862) –, où un style pénétré et brillant convient à ce piano d’une profondeur aquatique. En revanche, dans Chopin, Brahms, Grieg et Balakirev, le pianiste semble distant, voire en retrait, quitte à lester la ligne naturelle du chant. Le piano, parfois métallique (ou une prise de son inadaptée ?) élimine le mystère chez Janacek. À l’inverse, la ligne claire et sans fioritures de La toute petite s’endort de Bonis (1858-1937), le minimalisme songeur de Song for Octave de Brice Dessner (né en 1976) et la ligne brisée chez Helmut Lachenmann (né en 1935), conviennent mieux à ce piano ascétique, presque boudeur.
Franck Mallet
Berceuses de Janacek, Liszt, Lyapounov, Chopin, Villa-Lobos, Bonis, Grieg, Dessner, Busoni, Lachenmann, Brahms, Martinu, Balakirev et Alkan
Bertrand Chamayou (piano)
1 CD Erato 0190295 24243 5 (dist. Warner)
55 min
mis en ligne le lundi 7 décembre 2020
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De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.
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