Jeudi 28 mars 2024
Arvo Pärt en version tendre
Nouveaux horizons pour Renaud Capuçon
 
Le même, pas pareil
Arvo Pärt en version d'origine
Gidon Kremer
Arvo Pärt - Tabula rasa

Quand Arvo Pärt écrit Tabula rasa à la fin des années soixante-dix, il a abandonné la musique sérielle et s’est longuement plongé dans la musique franco-flamande du XVIème siècle avant d’élaborer le style qui sera désormais sa marque, le « tintinnabuli » tout en lenteur, en simplicité et en spiritualité. On trouve aussi dans Tabula rasa la trace des tiraillements personnels qui l’ont mené jusque là : les sonorités acérées du violon révèlent parfois des plaies que les harmonies plus rondes du piano préparé cautérisent progressivement. Lorsqu’il décide d’enregistrer des pièces marquantes du compositeur estonien, Renaud Capuçon le sait bien, mais, tout juste nommé à la tête de l’Orchestre de Chambre de Lausanne, il a besoin de s’attaquer à un nouveau répertoire, et cette « table rase » lui semble symboliquement idéale. Seulement, pour arriver là, son parcours n’a pas été aussi difficile que celui d’Arvo Pärt, et ça s’entend. Cet album n’a pas les fulgurances, les langueurs cristallines qui font des œuvres d’Arvo Pärt quelque chose de plus profond qu’une simple musique dans l’air du temps pour adeptes de la méditation. Ça se ressent en particulier dans les pièces pour orchestre à cordes (Summa, Silouan’s Song, Für Lennart in memoriam) qui ont parfois un côté un peu trop tendre. Le climat Pärt est là, les frissons, pas forcément.
Gérard Pangon

Tabula rasa ; Fratres ; Summa ; Silouan's Song ; Darf ich... ; Spiegel im Spiegel ; Für Lennart in memoriam
Renaud Capuçon (violon), François Sochard (violon), Guillaume Bellom (piano)
Orchestre de chambre de Lausanne
Direction musicale : Renaud Capuçon
1 CD Erato 0190295029579 (Warner Classics)
1 h 06 min

mis en ligne le lundi 27 septembre 2021

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