Mardi 16 avril 2024
A la découverte de compositeurs sud américains
Gabriela Montero se grille sur un répertoire de braise
Solatino

Après avoir improvisé sur du Bach puis sur du baroque, voici Gabriela Montero en porte-drapeau des compositeurs latino-américains, dans un album qu’elle dédie à son père et à son pays, le Vénézuela. Ils sont six de quatre nations d’Amérique du Sud : Alberto Ginastera, le moins confidentiel, Ernesto Lecuona, Ernesto Nazareth, Teresa Carreño, Moisés Moleiro et, pour parachever le panorama, Gabriela Montero en personne, dont les improvisations nous transportent plutôt dans l’ambiance d’un lobby d’hôtel international. Ginastera est parfois qualifié de Bartok argentin et sa sonate n°1 le justifie : elle est difficile, emportée, mais l’interprétation qui nous en est offerte est bien sage. Lecuona, Nazareth, Carreño et Moleiro sont, eux, de véritables auteurs de terroir. Leurs pièces, tout imprégnées de romances populaires, de charme et de spontanéité pourraient évoquer les attraits des plus aimables argentines chers à Henry Jean-Marie Levet, diplomate, voyageur et poète ami de Léon-Paul Fargue. Mais voilà, la tranquillité de Gabriela Montero prive ces pièces du feu qui leur donnerait une dimension charnelle. On aimerait les écouter dans un bar du quartier de la Boca à Buenos-Aires, sur un vieux piano, et avec quelques fausses notes.
Albéric Lagier

Pièces pour piano d’Alberto Ginastera, Ernesto Lecuona, Ernesto Nazareth, Teresa Carreño, Moisés Moleiro et Gabriela Montero.
Gabriela Montero (piano)
1 CD EMI (2010)
1 h 20 min

mis en ligne le jeudi 18 novembre 2010

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