Vendredi 29 mars 2024
Une symphonie funèbre mais pas triomphale
Valery Gergiev monumentalise la Septième de Chostakovitch
 
Le même, pas pareil
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Symphonie n° 7 \"Leningrad\"

Polémique, discutée mais incontournable, la Septième reste l’une des symphonies le plus enregistrées de Chostakovitch. Si le propre des chefs d’œuvre est précisément de supporter des lectures différentes, cette nouvelle version de Valery Gergiev serait l’exact opposée de celle tout récente d’Andris Nelsons qui nous a enthousiasmé. A l’éclat et au brio de ce dernier, le maître du Mariinsky préfère un ton plus sombre pour ne pas dire austère. Ce n’est pas seulement que l’Orchestre du Mariinsky a une sonorité plus mate, plus rugueuse, que celle de l’Orchestre de Birmingham. C’est surtout l’option prise par Gergiev de conduire, avec des tempos très retenus, cette pièce en quatre actes comme une épopée sans vainqueurs ni vaincus. Quand Nelsons fouille la partition pour y mettre le feu partout, Gergiev, lui, couvre la musique d’un manteau glacial pour mieux souligner la dimension monumentale. Même le fameux crescendo du premier mouvement n’échappe pas à ce traitement. Pas de lumière au bout du tunnel, pas de sentiment de libération et de triomphe. Après trois mouvements de lutte et de doute, la coda démesurée est le rideau d’une sombre tragédie : comme les monuments à Staline de l’ère soviétique, il nous écrase sous le poids d’un gigantesque mausolée. 
Pablo Galonce

Symphonie n° 7en ut majeur op. 60
Mariinsky Orchestra
Direction musicale : Valery Gergiev
1 CD Mariinsky
1 h 22 min

mis en ligne le mercredi 23 janvier 2013

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