Vendredi 19 avril 2024
Une musique pour gagner son paradis
Les poignants Motets sacrés de Matthias Weckmann
Wie liegt die Stadt so wüste

Parmi les précurseurs de Bach, Matthias Weckmann n'est pas le plus célèbre, mais sans doute le plus cosmopolite : il a beaucoup voyagé, et sa curiosité naturelle lui a permis de découvrir les musiques du monde, c'est-à-dire de l'Europe du début du dix-septième siècle. Dans ces Motets sacrés, on retrouve ainsi une pointe de lumière italienne et un soupçon de rythme à la française, sans pour autant que Weckmann, élève de Schütz, renonce à sa rigueur germanique. Naît alors une tension où l'émotion le dispute à l'austérité, où le sentiment côtoie le recueillement, alors que l'esprit général est à la lamentation : cette musique de Weckmann n'est pas faite pour les jours de déprime, et les Canzone pour cornet et trombone qui figurent sur ce CD jouent un rôle salutaire de respiration. De salut, ou du moins de sa quête, il n'est question que de ça dans ces motets qui disent les malheurs du monde et le fardeau des mortels. Et l'interprétation magnifique rend compte de toutes ces dimensions, de la douleur comme des lueurs d'espoir, de la monotonie comme des ruptures, de la souffrance au présent comme de l'éventuel bonheur à venir.
Gérard Pangon

Matthias Weckmann : Wie liegt die Stadt so wüste ; Der Tod ist verschlungen ; Weine nicht ; Gegrüsset seist Du, Holdselige ; Kommet her zu mir ; Zion spricht ; Wenn der Herr die Gefangenen
Bruce Dickey (cornet), Simen van Mechelen (trombone)
Cantus Cölln
Direction musicale : Konrad Junghänel
1 CD Harmonia Mundi (2010)
1 h 18 min

mis en ligne le mardi 23 mars 2010

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