Jeudi 28 mars 2024
Une affaire de complices
Renaud Capuçon et Frank Braley jouent Beethoven d'une seule voix
 
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Intégrale des sonates pour violon et piano

Pour qui sont ces sonates qui séduisent nos oreilles ? Pour violon et piano ou pour piano et violon ? A en croire Beethoven, tantôt l’un, tantôt l’autre, et au fil des concerts comme des enregistrements, l’incertitude demeure selon le bon vouloir des interprètes. Mais lorsqu’on écoute Frank Braley et Renaud Capuçon, le question ne se pose plus : ils sont à égalité, la complicité des deux musiciens est évidente, aucun ne tire la couverture à lui, chacun prend plaisir à être avec l’autre. Cette attention au partenaire donne naissance à un sentiment de délicatesse, à des moments de poésie, à des passages en demi-teinte particulièrement réussis dans les premières sonates, celles de l’opus 12. En revanche, avec cette volonté de ne pas étouffer son compère, les moments de bravoure de l’un ou l’autre des instruments sont un peu moins saillants, un peu moins brillants qu’à l’ordinaire comme certaines variations de la Sonate à Kreutzer, un peu moins lyriques même parfois, comme le début de la Cinquième, le Printemps. Et si ces sonates écrites par Beethoven entre 1797 et 1812 représentent quinze ans dans la vie du compositeur, Renaud Capuçon et Frank Braley les abordent toutes de la même manière avec cette belle connivence qui semble pouvoir résister à toutes les tempêtes.
Gérard Pangon

Intégrale des sonates pour violon et piano
Renaud Capuçon (violon), Frank Braley (piano)
3 CD Virgin Classics
3 h 43 min

mis en ligne le jeudi 27 janvier 2011

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