Vendredi 29 mars 2024
Un Schubert sans faille
Le Quatuor Arcanto et Olivier Marron avancent tambour battant
String Quintet op.163

Sans ce Quintette en ut, terminé par Schubert quelques semaines avant de mourir, la musique classique serait en manque, on est d’accord. Mais vous l’aimez comment, ce Quintette ? Viennois, avec une nostalgie qui vous tire des larmes ? Déchirant, avec des gémissements à vous fendre le cœur ? Douloureux, avec des phrases chuchotées en particulier dans le deuxième mouvement ? Vigoureux, avec des accents éclatants comme dans le Scherzo ou l’Allegretto final qui rappellent le goût de Schubert pour les musiques populaires ? Accompagnés par Olivier Marron au deuxième violoncelle, les musiciens du Quatuor Arcanto prennent une certaine distance avec ces considérations : ils tiennent leur ligne et refusent les détours, ils avancent, avec un tempo soutenu, de manière irréprochable, infaillible. Et voilà peut-être le défaut (petit) de cet enregistrement. Si la musique de Schubert procure de telles émotions, c’est justement qu’elle n’apparaît jamais infaillible, mais toujours sur la corde raide, dans un équilibre instable, où chacun, comme le Wanderer lui-même, peut à tout moment s’égarer dans la brume. Ce Quintette est un labyrinthe dont on ne sait jamais si on arrivera à s’en échapper, or le voilà interprété comme si trouver la sortie était une évidence, sans ce petit doute – et supplément d’âme – qui lui fait atteindre l'indicible.
Gérard Pangon

Quintette en ut majeur op.163
Quatuor Arcanto, Olivier Marron (violoncelle)
1 CD Harmonia Mundi HMC 902106
53 min

mis en ligne le vendredi 2 novembre 2012

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