Samedi 20 avril 2024
Un élixir de jouvence
Isabelle Faust et Alexander Melnikov font du Weber réjouissant
Sonates pour piano et violon – Quatuor avec piano

A part Le Freischütz, L’Invitation à la valse et ses concertos pour clarinette, on a presque tout oublié de Carl-Maria von Weber, cousin par alliance de Mozart et « inventeur » de l’opéra romantique allemand : même s’ils eurent parfois du succès en leur temps, Abu-Hassan (1811, un Enlèvement au sérail en moins bien), Euryanthe (1823, un Lohengrin en moins bien) et Obéron (1826, un Songe d’une nuit d’été en moins bien), ne sont plus connus que par leurs ouvertures. Quant à la musique de chambre de cet Allemand mort en 1826 à Londres à l’âge de 40 ans, elle est encore moins connue, et le grand mérite de cet album est de la ressusciter dans une éblouissante version. Ces Sonates progressives pour le piano-forte avec violon obligé, dédiées aux amateurs, Isabelle Faust et Alexander Melnikov les abordent en se fiant à leur titre complet, c’est-à-dire comme d’aimables divertissements pleins de surprises et d’inventions, capables d’attirer l’oreille à chaque instant par une note ironique, un pizz réjouissant ou un accord de piano un peu plus grave. Le timbre du pianoforte et la manière de faire sonner le violon renforcent d’ailleurs intelligemment le caractère juvénile de ces pièces pour amateurs forcément éclairés : elles ne peuvent être interprétées ainsi que par de grands pros. Isabelle Faust et Alexander Melnikov le sont, qui marquent ces sonates d’une éternelle jeunesse.
Gérard Pangon
PS : le Quatuor avec piano est d’un intérêt nettement moindre.

Sonates op. 10 n°1, 2, 3, 4, 5 et 6 – Quatuor pour violon, alto, violoncelle et piano op. 8
Isabelle Faust (violon), Alexander Melnikov (piano), Boris Faust (alto), Wolfgang Emanuel Schmidt (violoncelle)
1 CD Harmonia Mundi HMC 902108
1 h 10 min

mis en ligne le lundi 4 mars 2013

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