Vendredi 29 mars 2024
Un brin d’inspiration
A Lille, un jeune Mozart au charme consommé
La Finta Giardiniera

Redécouvert récemment (1978) après n’avoir survécu que sous forme de singspiel allemand, popularisé dans les années 1980 par la mise en scène « magique » de Karl Ersnt et Ursel Herrmann à Bruxelles, La Finta Giardiniera est considéré comme un galop d’essai (Mozart avait dix-huit ans) des Noces de Figaro, un opéra choral (au sens cinématographique) offrant à une jeune troupe un terrain d’expérimentation mozartienne moins exposé que les chefs-d’œuvre de la maturité. Danger cependant : il faut bien du talent et même un brin d’inspiration pour soutenir une intrigue bondissante mais conventionnelle et une musique qui n’est pas tout le temps du grand Mozart. A l’Opéra de Lille l’année dernière, ces conditions étaient réunies : voix fraîches et présences affirmées, mise en scène champêtre dans la lignée du modèle Hermann, direction rien moins que mécanique d’Emmanuelle Haïm, laquelle a adopté les « améliorations » découvertes à Prague et révélées par René Jacobs dans son enregistrement de l’ouvrage (voir ici). Intelligente mise en valeur aussi de la dualité gaieté/mélancolie chère à Mozart, symbolisée à la fin de l’acte II par l’écroulement (spectaculaire) d’un mur découvrant, derrière l’espace humain garni de plantes en pot, une vraie forêt, inquiétante autant qu’attirante.
François Lafon

La Finta Giardiniera
Carlo Allemano (le Podestat), Erin Morley (Sandrina), Enea Scala (Belfiore), Marie-Adeline Henry (Arminda), Marie-Claude Chappuis (Ramiro), Maria Savastano (Serpetta)Nikolaï Borchev (Nardo)
Le Concert d'Astrée
Direction musicale : Emmanuelle Haïm
Mise en scène : David Lescot
Réalisation : Jean-Pierre Loisil
2 DVD Erato 08256 461664 5 9
2 h 54 min

mis en ligne le mardi 26 mai 2015

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