Vendredi 29 mars 2024
Trios tranquilles
Un Schubert presque trop joli par le Trio Oliver Schnyder
 
Le même, pas pareil
Trios troublants
Schubert par le Trio Wanderer
Les trios pour piano

Les Trios de Schubert, on a beau les entendre pour la cent millième fois, on est toujours déçu en bien, selon un " suississisme " bien connu : autrement dit, on les trouve toujours plus sublimes que le souvenir qu’on en avait, quelle que soit d’ailleurs l’interprétation : cette musique résiste à tout. Cette belle version due à un trio aux deux tiers suisse, formé il y a à peine plus d’un an, s’inscrit dans la tradition viennoise et ne s’encombre pas des interrogations qui ont pu naître d’approches influencées par les baroqueux : le son est souple et délié, le piano ajoute de la rondeur tandis que le violoncelle semble s’efforcer de murmurer à l’oreille de l’auditeur. Ce Schubert-là est plus tendre que mystérieux, plus suave que douloureux, délicatement poétique plus que sujet aux orages. L’excellent équilibre de l’interprétation renforce l'impression de tranquillité, semble se jouer des indécisions du Wanderer, tend à gommer les failles et les inquiétudes. Cette manière de jouer Schubert est agréable, séduisante, mais l’arrangement du Pâtre sur le rocher en montre les limites : à force de jouer joli, très joli, on frôle le trop joli.
Gérard Pangon

Trios D.929 et D.898 ; Der Hirt auf dem Felsen (arrangement Chris Hazel/Yi-Chen Lin) ; Ständchen (extrait de Schwanengesang - arrangement Yi-Chen Lin)
Oliver Schnyder Trio
2 CD RCA Sony 88765443442
1 h 49 min

mis en ligne le jeudi 8 août 2013

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