Vendredi 19 avril 2024
Transcrire n’est pas forcément tricher
Quelques virtuoses sèment Debussy à tous les vents
Musique de chambre avec vents
Drôle de programme à première vue, où la plupart des plupart des œuvres sont revues et corrigées : Le Prélude à l’après-midi d’un faune réduit par Gustav Samazeuilh pour flûte et piano, Fêtes (deuxième des Nocturnes) transcrit pour trompette et piano par Joachim Jousse (un élève de Thierry Escaisch), Syrinx passant de la flûte à la trompette, la Sonate pour violoncelle et piano perdant son piano au profit d’une harpe, les Danses sacrée et profane pour harpe et ensemble à cordes devenant quintette à cordes, etc. Ne seraient-ce pas plutôt quelques virtuoses, et pas seulement des vents, réunis pour jouer de la superbe musique, ou même avec de superbes musiques ? Cela commence mal : Fêtes à la trompette, c’est dur, même avec Eric Aubier en soliste. Cela s’arrange avec Le Faune, que Vincent Lucas, flûte solo de l’Orchestre de Paris, joue comme un ange, et avec la Rhapsodie pour clarinette et piano par Philipe Berrod (de l’Orchestre de Paris aussi). Après, cela va tout seul, avec la harpiste Marie-Pierre Langlamet et ses collègues du Philharmonique de Berlin (dont le superbe violoncelliste Ludwig Quandt), ou Nicolas Prost dans l’étrange Rhapsodie pour saxophone (« un animal à anches dont je connais mal les habitudes », disait Debussy). Une fois le disque terminé, deux confirmations : musiques géniales (même les moins connues), d’une modernité dont on n’a pas encore saisi tous les prolongements. Mission accomplie, en somme.
François Lafon
Fêtes - Prélude à l'après-midi d'un faune - Rhapsodie pour clarinette et piano - Syrinx - Sonate pour flûte, alto et harpe, Phapsodie pour saxophone et piano, Sonate pour violoncelle et harpe, Danses sacrée et profane
Eric Aubier (trompette), Vincent Lucas (flûte), Philippe Berod (clarinette), Lise Berthaud (alto), Marie-Pierre Langlamet (harpe), Nicolas Prost (saxophone)Ludwig Quandt (violoncelle), Pascal Gallet, Emmanuel Strosser, Claire Désert, Laurent Wagschal (piano)
1 CD Indésens INDE040
1 h 18 min
mis en ligne le samedi 30 juin 2012
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De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.
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