Jeudi 28 mars 2024
Traitement révélateur
Anima Eterna tricote un Ravel au petit point
Ma Mère l\'Oye - Tableaux d\'une exposition

Dans le sillage de leur Debussy (voir ici), Jos van Immerseel et son Anima Eterna d’époque (Belle Epoque s’entend) entreprennent de débarrasser de sa patine Ravel et Moussorgski orchestré par Ravel. Cette fois encore, c’est d’abord la minceur des textures qui frappe – et par moments choque – nos oreilles habituées à des orchestres grand format. Mais il se trouve que dans Ma Mère l’Oye comme (quoique très différemment) dans Les Tableaux d’une exposition, ce régime minceur est compensé par un traitement assez révélateur de l’alchimie des timbres selon Ravel. Dans la première œuvre, ballet frère de l’opéra L’Enfant et les Sortilèges mais encore imprégné des pièces enfantines à quatre mains dont il est tiré, ce travail au petit point ajoute à la fois (paradoxe très ravélien) à la fraîcheur et au caractère inquiétant de la musique. Même danse sur un fil dans la seconde, sauf que cette fois, la distance naturelle du Français l’emporte sur les folles visions du Russe. Plaisir cependant, pour qui aime frissonner à l’écoute de « Catacombes » ou de « Baba-Yaga » sans forcément se laisser aller à la pompe de « La Grande Porte de Kiev ».
François Lafon

Ma Mère l'Oye - Tableaux d'une exposition
Anima Eterna Brugge
Direction musicale : Jos van Immerseel
1 CD Zig-Zag Territoires ZZT 343
49 min

mis en ligne le mardi 8 avril 2014

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