Jeudi 25 avril 2024
Tradition russe certifiée
Deux grandes sonates pour découvrir Boris Tishchenko
Piano Sonatas no. 7 & no. 8

C’est peu dire qu'en dehors de son pays, Boris Tishchenko (1939-2010) est un bel inconnu parmi les compositeurs russes du XXème siècle, du moins si l’on juge par son absence quasiment totale des salles de concert. Encore un épigone, pourrait-on croire à lire le curriculum de cet élève de Galina Ustvolskaia et Dmitri Chostakovitch. Il suffit pourtant d’écouter ces deux sonates pour piano (parmi les onze qu’il a composées) pour entendre une voix vraiment originale dans la tradition russe. La sonate n° 7 est sans doute la plus intrigante, ne serait-ce que par l’intrusion d’un étrange compagnon : l’œuvre s’ouvre sur une seule note jouée crescendo par des cloches, puis le piano attaque un thème assez sombre, prélude à dix minutes d’ostinatos entêtants ; après un large mouvement central, contemplatif et abyssal, le dernier mouvement se termine au son éthéré du glockenspiel. Comme Chostakovitch, Tishchenko sait manier le deuxième degré et la dérision : plus traditionnelle la Sonate n° 8 (citation de la Quatrième symphonie de… Chostakovitch incluse) cache sous son air faussement moqueur une construction très serrée. Impressionnant, Nicolas Stavy semble parfaitement à l’aise dans cet étrange univers, fait de déchainements rythmiques et de ruminations solitaires. Comme souvent chez Bis, la prise de son est d’une précision exemplaire.
Pablo Galonce

Sonates pour piano n° 7 et 8
Nicolas Stavy (piano), Jean-Claude Gengembre (cloches, glockenspiel)
1 SACD Bis 2189
1 h 10 min

mis en ligne le lundi 28 septembre 2015

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