Samedi 20 avril 2024
Tradition mise à part
Après Bruckner, Philippe Herreweghe redynamise Brahms
Symphonie n° 4 - Alt-Rhapsodie - Schicksalslied
Pour ses soixante-dix printemps et les vingt-cinq ans de l’Orchestre des Champs-Elysées, Philippe Herreweghe entreprend par la fin (la 4ème) une intégrale des Symphonies de Brahms, chacune accompagnée d’œuvres chorales du même compositeur, façon de rappeler que pour le chef de chœur qu’il est, les voix humaines et celles de l’orchestre vont de pair, idée qu’il poursuit depuis un Requiem allemand qui a fait date (Harmonia Mundi - 1996). C’est en effet dans cette optique qu’il entreprend cette « Symphonie d’automne » (Claude Rostand). A l’encontre d’une tradition généralement admise, mettant l’accent sur la progression organique du matériau musical et enchaînant de grands blocs sonores richement colorés, il soumet – instruments historiques aidant - cette œuvre subjective de ton mais classique dans sa forme à la dialectique propre aux maîtres anciens, où thèmes, dessins rythmiques et harmoniques construisent un édifice idéal dans lequel l’air circule et la lumière miroite. A l’instar de son Bruckner, son Brahms est donc allégé, scintillant, voire bondissant. Furtwängleriens orthodoxes, ne fuyez pas : vous serez peut-être frustrés, mais probablement pas indifférents. Les œuvres vocales promises sont empruntées à l’album d’Oeuvres pour choeur et orchestre sorti en 2011 (voir ici), déjà pour le label Phi. A vous, si vous l’avez déjà dans votre discothèque, de juger si cette 4ème Symphonie mérite à elle seule l’investissement.
François Lafon
Symphonie n° 4 ; Alt-Rhapsodie ; Schicksalslied
Ann Hallenberg (mezzo-soprano)
Collegium Vocale Gent, Orchestre des champs-Elysées
Direction musicale : Philippe Herreweghe
1 CD Phi LPH025 (Outhere)
1 h 06 min
mis en ligne le samedi 22 avril 2017
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deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.
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