Jeudi 18 avril 2024
Toutes les nuances de gris
Vanessa Wagner à la poursuite des elfes et démons ravéliens
Oeuvres pour piano
En concert, Vanessa Wagner - pianiste discrète mais assez radicale dans sa volonté de faire bouger les lignes du cérémonial classique - aime confronter Ravel avec Schubert, ou l’illustrer, comme elle l’a fait l’année dernière, de vidéos du Romain-Londonien Davide Quayola. La voici seule face à ce monde où elfes et démons valsent ensemble, passant de l’enfance rêvée de Ma mère l’Oye (version pour piano solo) à toutes les nuances de gris de Gaspard de la nuit. On la sent attachée à aller loin dans les alliages complexes et les contradictions apparentes de cette musique, mettant en regard la Pavane de la Belle au bois dormant (Ma mère l’Oye) et la Pavane pour une infante défunte, faisant passer sur les Valses nobles et sentimentales l’ombre de La Valse (qui ne figure d’ailleurs pas dans le disque), jouant Gaspard de la nuit comme une réflexion sur le la postérité ravélienne, souvent revendiquée mais rarement assumée. Cela donne un Ravel aux angles aigus, aux sonorités très travaillées (belle prise de son), mais par moments trop tenu, comme si tout le disque était la piste de lancement du très inquiétant et éclatant Scarbo (Gaspard de la nuit) qui le couronne.
François Lafon
Ma mère l'Oye - Valses nobles et sentimentales - Gaspard de la nuit - Pavane pour une infante défunte
Vanessa Wagner (piano)
1 CD Aparté AP062
1 h 03 min
mis en ligne le lundi 14 avril 2014
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De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.
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