Vendredi 19 avril 2024
Tourments et sentiments
Nicola Benedetti ou le violon émotion
Tchaïkovsi – Bruch Concertos pour violon
Dépressif, cyclothymique, jamais satisfait de son sort, ballotté par ses amours malheureuses, écartelé entre ce qu’il rêverait d’être et ce qu’il est réellement : pas besoin de se replonger dans les définitions du Lagarde et Michard pour classer Tchaïkovski parmi les romantiques. Et si vous ajoutez un soupçon de « slavitude », vous avez du romantisme à la puissance dix. Pas besoin d’ailleurs d’écouter toute son œuvre pour s’en persuader : son Concerto pour violon « raconte » ses états d’âme, de ses frustrations à ses élans lyriques, de ses plaintes douloureuses à ses envolées insensées. Dans cet univers de tourments et de sentiments, Nicola Benedetti se sent bien, sait tirer de son violon des notes infiniment tristes et déchirantes, surtout dans les mouvements lents où elle est particulièrement à l’aise, avec un timbre à vous arracher des larmes. La fougue, elle l’a aussi, mais l’orchestre semble ralentir ses élans, lester ses envols. Même chose dans le Concerto de Max Bruch, que l’esprit allemand éloigne du sentimentalisme russe, mais qui n’en est pas moins romantique, où Nicola Benedetti confirme avec évidence son talent.
Gérard Pangon
Tchaïkovski : Concerto pour violon en ré majeur – Bruch : Concerto pour violon en sol mineur
Nicola Benedetti (violon)
Orchestre Philharmonique tchèque
Direction musicale : Jakub Hrusa
1 CD Decca 476 4092
1 h
mis en ligne le mardi 26 juillet 2011
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De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.
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