Jeudi 18 avril 2024
Soviets suprêmes
James Ehnes éclatant de virtuosité dans deux compositeurs russes
Katchatourian : Concerto pour violon
Chostakovitch : Quatuors à cordes n° 7 et 8

Il ne fallait pas badiner avec le régime dans l'Union Soviétique de 1940, même pas en musique. Aram Katchatourian l'a bien compris dans son Concerto pour violon qui se plie presque sans faute à l'esthétique du réalisme socialiste : thèmes populaires entêtants, simplicité de la forme, optimisme, tout semble fait pour satisfaire les commissaires politiques. Ce qui ne doit pas empêcher d'apprécier toutes les qualités de cette page composée expressément pour David Oïstrakh, alors au début de sa carrière. Katchatourian a bien pris la mesure des dons du grand violoniste et James Ehnes ne démérite pas : il a la fougue et l'éclat indispensables pour tirer tout le profit de l’exubérance des mouvements extrêmes, et un son raffiné pour briller dans le beau mouvement central. Plus surprenants sont encore les compléments : il serait difficile de trouver deux pages plus éloignées de la jovialité de Katchatourian que les septième et huitième quatuors de Chostakovitch, monuments de pessimisme. En premier violon du quatuor qui porte son nom (et qui fait ici ses débuts au disque), James Ehnes donne le ton de ses interprétations d’une virtuosité assez phénoménale mais surtout d’une justesse de ton remarquable. 
Pablo Galonce 

Katchatourian : Concerto pour violon - Chostakovitch : Quatuors à cordes n° 7 op. 108 et 8 op. 110
James Ehnes (violon)
Melbourne Symphony Orchestra - Ehnes Quartet
Direction musicale : James Wigglesworth
1 CD Onyx 4121
1 h 09 min

mis en ligne le mardi 1 juillet 2014

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