Vendredi 26 avril 2024
Sous la lampe
Fauré (trop ?) intime par le ténor Thibaut Lenaerts
Fauré, mélodies

Prononcer le chant français, vaste sujet. Une table ronde à ce propos lors du dernier festival Palazzetto Bru Zane aux Bouffes du Nord a débouché sur un consensuel « ça dépend des cas ». Pour chanter Fauré, le ténor belge Thibaut Lenaerts opte pour la voix médiane (avec des « r » légèrement roulés et non grasseyés), prenant soin avant tout d’équilibrer ligne de chant et mise en valeur du texte. Avec raison aussi il ménage les contrastes de ton et d’atmosphère entre les mélodies, que les détracteurs de Fauré accusent aujourd’hui encore de former un ensemble raffiné mais parfois tiède, voire monotone. Ainsi les lumineuses « Roses d’Ispahan » (poème de Leconte de Lisle) viennent après le plus intériorisé « Secret » (poème d’Amand Sylvestre). Connu dans le répertoire baroque, Thibaut Lenaerts fait équipe avec le non moins raffiné Philippe Riga, qui l’accompagne sur un Erard de 1873 aux sonorités délicatement boisées, bien accordé à son timbre doux, et joue en solo, en guise d’intermèdes, les séduisants 3ème Nocturne et 4ème Barcarolle. Selon l’heure ou l’humeur, on appréciera cette intimité (revendiquée par le sous-titre de l’album), ou l’on regrettera un Fauré plus musclé. 
François Lafon 

19 mélodies - Nocturne pour piano n° 3 - Barcarolle pour piano n° 4
Thibaut Lenaerts (ténor), Philippe Riga (piano)
1 CD Muso mu-017
53 min

mis en ligne le samedi 15 juillet 2017

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