Samedi 20 avril 2024
Sonate éruptive
Danjulo Ishizaka se joue du marathon de Kodály
Grieg – Janácek – Kodály

C’est « un voyage folklorique, » dit le jeune violoncelliste Danjulo Ishizaka à propos de cet album où il est en quête des « spécificités d’un pays, de son peuple et de sa langue, de sa culture et de ses usages. » Certes, s’il est un point commun entre Grieg, Janacek et Kodaly, c’est bien leur goût pour les mélodies populaires, ce dernier en étant le champion incontesté. Sa Sonate pour violoncelle, datée de 1914, forme le plat de résistance de cet enregistrement, non seulement par ce qu’elle reflète de la tradition hongroise, mais parce qu’elle constitue l’une des pièces les plus fortes de la littérature pour violoncelle, de la même importance que les Suites de Bach. Ce collage inventif et éruptif, truffé de réminiscences, avance parfois d’un seul coup avant de sembler reculer, se fait tout à tour brouillon et limpide, d’une douceur infinie et d’une véhémence insensée, et l’on y entend comme nulle part ailleurs l’instrument hurler ou se plaindre, se faire lyrique ou heurté, ressembler parfois à une harpe, à une guitare, à tout sauf du violoncelle. Interpréter cette sonate est alors un véritable marathon dont Danjulo Ishizaka se sort de manière brillantissime grâce à une technique hors pair. Après ce chef d’œuvre, la sonate de Grieg, qui termine ce programme, a presque l’air d’une chanson douce dont le violoncelliste épouse parfaitement le lyrisme.
Gérard Pangon

Janácek : Pohádka ; Presto – Kodály : Sonate pour violoncelle seul – Grieg : Sonate pour violoncelle et piano en la mineur
Danjulo Ishizaka (violoncelle), Shai Wosner (piano)
1 CD Onyx 4120
1 h 15 min

mis en ligne le vendredi 5 septembre 2014

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