Mardi 23 avril 2024
Sismographe amoureux
Deux concertos à redécouvrir grâce à une jeune et talentueuse interprète
Khachaturian & Penderecki

Protégée de la Chapelle musicale Reine Elisabeth et de la Fondation Singer-Polignac, Astrig Siranossian s’illustre en enregistrant le Concerto pour violoncelle de Khachaturian – l’un des plus sous-estimés du XXème siècle. Composé en 1946, soit presque vingt ans avant le tardif Concerto-Rhapsodie (dédié à Rostropovitch qui l'a créé), son style flamboyant et hyper rythmé appartient à une période réprimée par les autorités soviétiques où, comme Prokofiev et Chostakovitch le musicien arménien était taxé d’hermétisme… Ce qui fait sourire aujourd’hui, face à cette partition exubérante et dramatique dont la jeune violoncelliste restitue l’ampleur lyrique (2ème mouvement à tomber !) et l’orchestre, les subtils alliages de timbres du côté des bois et des vents. Rostropovitch est décidément l’âme cachée cet album, car c’est lui qui créa en 1982 le Deuxième Concerto de Penderecki. Partition sombre pour laquelle le chef d’orchestre Adam Klocek ne se laisse pas impressionner par les boursouflures de la pâte sonore, quitte à susciter un écrin de lumière autour de la soliste afin qu’elle puisse s’exprimer en toute insouciance et fasse chanter son instrument tel un sismographe amoureux – manière d’en renouveler l’interprétation.             
Franck Mallet

Khachaturian : Concerto pour violoncelle (1946) - Penderecki : Concerto pour violoncelle n° 2 (1982)
Astrig Siranossian (violoncelle)
Sinfonia Varsovia
Direction musicale : Adam Klocek
1 CD Claves 50-1802
1 h 10 min

mis en ligne le jeudi 24 mai 2018

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