Mardi 16 avril 2024
Schumann, lui-même
Jean-Philippe Collard livre sa vision de la Fantaisie et des Kreisleriana
Schumann - Fantaisie & Kreisleriana

On attendait Jean-Philippe Collard depuis de nombreuses années dans ces deux œuvres majeures de Schumann, que sont la Fantaisie en ut majeur op. 17 et les Kreisleriana op. 16. Majeures parce qu’elles sont, au-delà de la musique, des plongées dans l’intimité d’un artiste en proie à la passion - son amour pour Clara. Toutes deux alternent des moments de fougue et d’autres d’hypnose. Et il est rare qu’une interprétation ne penche un peu trop d’un côté, ou de l’autre, ou que la personnalité de l’interprète ne vienne à brouiller, un tant soit peu, l’univers psychologique tout en bipolarité, résolument complexe, que Schumann trace, en quelques notes : la coexistence du simple et du complexe forme ici une équation redoutable. Il faut donc beaucoup de renoncement à soi-même pour jouer ces pièces, et c’est ce que parvient à faire Jean-Philippe Collard, en s’efforçant à ne rien laisser paraître de lui-même, à rendre à chaque pièce l’atmosphère qui y a imprimée Schuman, ces alternances troublantes d’hallucination et d’emportement. C’est comme si il atteignait la simplicité par les chemins de la sincérité. Le résultat est saisissant, on oublie, un temps, Horowitz, Richter, Argerich, on se demande si Schumann ne joue pas, lui-même.
Albéric Lagier 

Fantaisie en ut majeur op. 17; Kreisleriana op. 16.
Jean-Philippe Collard (piano)
1 CD La dolce volta LDV 30
1 h 04 min

mis en ligne le vendredi 10 février 2017

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