Samedi 20 avril 2024
Quand Brahms danse
Brigitte Engerer et Boris Berezovsky en équilibristes du clavier
Liebeslieder-Walzer - Dix Danses hongroises

« Du petit Brahms », pense-t-on à la lecture du programme de ce récital à quatre mains. Mais outre que Brahms n’est pas souvent petit, on ne peut qu’ajouter : « Du Brahms diablement difficile ». Les Liebeslieder-Walzer, pièces de salon pour quatuor vocal et piano à quatre mains, perdent leur côté salonard – mais pas leur parfum folklorique - dans leur transcription sans chanteurs. On y retrouve les couples dansant sur un parquet ciré, mais aussi le thème de l’eau, cher à Schubert et Schumann, et symbole de la vie qui coule sans qu’on puisse l’arrêter ; on y entrevoit aussi, mais vraiment en filigrane, l’impossibilité du bonheur. Quant aux Danses hongroises, rebattues dans leur version orchestrale, elles deviennent, à quatre mains, une démonstration d’équilibrisme assez réjouissant : il faut être parfaitement ensemble, tout en faisant valoir sa virtuosité propre. Le duo Brigitte Engerer - Boris Berezovsky fait très bien cela. Le(la)quel(le) joue à gauche, le(la)quel(le) joue à droite ? Comme, en concert, ils changent de place, on s’y perd en écoutant le disque. L’important est que la musique caracole, et que l’énergie ne le cède pas à la lourdeur. Et si l’on garde une impression de monotonie, c’est peut-être parce qu’en fin de compte, il ne s’agit pas là de « grand Brahms ».
François Lafon

Liebeslieder-Walzer - Dix Danses hongroises
Brigitte Engerer, Boris Berezovsky (piano à quatre mains)
1 CD Mirare MIR 134
50 min

mis en ligne le samedi 10 septembre 2011

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