Jeudi 25 avril 2024
Pour le piano ?
Thomas Larcher et ses pieds de nez
What becomes

D’un pianiste devenu compositeur, on pourrait s’attendre à des pièces à la virtuosité démonstrative avec une utilisation de toute la palette de l’instrument. Pas pour l’inclassable Autrichien Thomas Larcher (nous avons déjà parlé de lui ici) dont chacune des pages de ce programme est un pied de nez à la tradition du piano. Dans Smart Dust, il se détourne de cette sonorité trop familière avec l’introduction dans les cordes de gommes et de ruban adhésif, façon John Cage. La même atmosphère d’étouffement (mais sans manipulation de la sonorité) continue dans Poems, pages d’un journal en musique écrit sur 35 ans dont certains moments rappellent la quiétude de la Musica callada de Federico Mompou. Même quand il compose pour un virtuose comme Leif Ove Andsnes, commanditaire de What becomes, Thomas Larcher se tient à un style économe, et seul un épisode demande vraiment la virtuosité de Tamara Stefanovich ; entre étrangeté et ironie, le cycle rend un curieux hommage à Bartok, Rachmaninov et Moussorgski. Et il ne faut pas s’attendre à des lieder canoniques dans A Padmore Cycle, sur des textes tout aussi elliptiques que la musique de Larcher : la voix de Mark Padmore, plus étrange que jamais, semble suspendue sur un abîme dont le piano dessinerait les contours. 
Pablo Galonce

Smart Dust - Poems - What becomes - A Padmore Cycle
Mark Padmore (ténor), Tamara Stefanovich (Smart Dust, Poems, What becomes), Thomas Larcher (A Padmore Cycle) (piano)
1 CD Harmonia Mundi HMU907604
1 h 13 min

mis en ligne le lundi 7 juillet 2014

Bookmark and Share
Contact et mentions légales.
Si vous souhaitez être informé des nouveautés de Musikzen laissez votre adresse mail
De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.