Mardi 16 avril 2024
Pompes et circonstances
Les Siècles dépoussièrent Saint-Saëns
Symphonie n° 3 - Concerto pour piano n° 4

Datée comme un salon Second Empire, la musique de Saint-Saëns : trop chargée, trop savante, trop bourgeoise, dit-on, oubliant qu’elle a eu aussi son moment de gloire et que l’auteur du Carnaval des animaux a été le musicien français le plus influent de son époque. François-Xavier Roth essaye de dépoussiérer ces deux œuvres marquées par l’influence de Liszt (un Liszt domestiqué, si l’on peut dire) et devenues à leur tour des modèles. La solennelle Troisième symphonie subit un léger lifting. Si avec Herbert von Karajan et Pierre Cochereau (dans leur version enregistrée pour DG), elle devenait un grand barnum pour orgue et orchestre, avec Daniel Roth et Les Siècles, on passe de la science-fiction au roman historique : orgue Cavaillé-Coll (celui de l’église Saint-Sulpice de Paris), instruments d’époque, lignes claires. Jouée recto tono, la symphonie reste tout de même un monument de pompiérisme qui reflète toute une époque de la culture française. Cette même impression d’un compositeur qui utilise tous les procédés à sa disposition perdure à l’écoute du Quatrième Concerto pour piano, dont l’académisme n’est oublié que grâce à l’intelligence de Jean-François Heisser, qui joue, lui aussi, sur un instrument d’époque, un Erard de 1874.
Pablo Galonce.

Symphonie n° 3 - Concerto pour piano n° 4
Daniel Roth (orgue), Jean-François Heisser (piano)
Les Siècles
Direction musicale : François-Xavier Roth
1 CD Musicales Actes Sud
1 h 1 min

mis en ligne le dimanche 24 octobre 2010

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