Jeudi 28 mars 2024
Plus réussi que Beethoven
25 ans après, Frans Brüggen remet son Mozart sur le métier
 
Le même, pas pareil
Plus réussi que tout
Thomas Beecham, London Philharmonic Orchestra
Les trois dernières Symphonies

Sources de fantasmes que les trois dernières Symphonies de Mozart, chefs-d’œuvre composés la même année (1788), formant un ensemble tout en étant très différentes, et dont on a longtemps cru qu’elles ne répondaient à aucune commande et n’avaient pas été jouées du vivant du compositeur. On a beau savoir maintenant que leur création aurait été prévue lors d’un concert par souscription et que la 40ème au moins aurait été exécutée, le mystère fait partie de la légende mozartienne, au même titre que celui - désormais élucidé - du Requiem. Les chefs, en tout cas, continuent à l’entretenir : dans la foulée de René Jacobs et Philippe Herreweghe, Frans Brüggen enchaîne les trois en live à Rotterdam, vingt-cinq ans après ses enregistrements chez Philips avec le même Orchestre du XVIIIème siècle. Un remake moins décevant que celui des Symphonies de Beethoven (voir ici) : moins de dogmatisme baroqueux, des enchaînements plus souples, une mise en valeur plus élaborée et inventive des « accidents dramatiques ». La majestueuse 39ème y gagne en humanité, l’ambiguë 40ème y trouve une étrangeté qui, dès son illustre 1er mouvement, la fait échapper à son statut de tube. Dommage que la « Jupiter » soit plus prudente, moins éclatante, moins jupitérienne que prévu, avec un orchestre qui, soudain, paraît à la fois plus maigre et plus compact.
François Lafon
 

Symphonies n° 39, 40 et 41
Orchestre du XVIIIème siècle
Direction musicale : Frans Brüggen
2 CD Glossa GCD 921119
1 h 32 min

mis en ligne le dimanche 6 juillet 2014

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