Vendredi 19 avril 2024
Par la grande porte
Le jeune Trio Talweg passe son Brahms avec succès
 
Le même, pas pareil
Beaux Arts Trio, voluptueuses violences
Les Trios avec piano

Trois Trios piano-violon-violoncelle, trois périodes de la vie, du premier – entrée par la grande porte dans le monde de la musique de chambre d’un Brahms de vingt ans – au dernier – portique d’un riche automne chambriste -, avec, quelques années plus tôt, l’accomplissement « classique » de l’op. 87, le plus connu sinon le plus aventureux des trois. Après des débuts discographiques remarqués avec un programme Tchaikovski-Chostakovitch, le Trio Talweg - deuxième formation (il y en a une troisième) avec Juliana Steinbach succédant au piano à Alexander Gurning -, confirme son audace et sa précoce maturité. Avec le violoncelliste et pédagogue Roland Pidoux comme directeur artistique, les trois Français osent un Brahms rugueux, très dense, volontiers exalté. Violon précis de Sébastien Surel, piano fougueux de Juliana Steinbach (pourtant un peu en retrait : question de prise de son ?), violoncelle chantant mais un rien austère de Sébastien Walnier : pour leur appliquer des comparaisons flatteuses (et anciennes), on les sent plus proches de la violence du Trio Eugene Istomin-Isaac Stern-Leonard Rose que de l’hédonisme du Beau Arts Trio, et moins attachés aux détails que les inégalés Julius Katchen-Josef Suk-Janos Starker. Le premier Trio y trouve un supplément de véhémence, le dernier une concentration accrue, plus maîtrisés peut-être que les demi-teintes du deuxième. A la hauteur du sujet, en tout cas.
François Lafon

Trios avec piano n° 1, 2, 3
Trio Talweg
2 CD Pavane Records ADW 7566/7
1 h 28 min

mis en ligne le mardi 20 mai 2014

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