Jeudi 28 mars 2024
Paganini et ses héritiers
Laurent Korcia dans la peau du diable
Mister Paganini…

Ça fait longtemps que Laurent Korcia a le goût du risque, et longtemps qu’il préfère les programmes éclectiques et insolites aux grands classiques du répertoire pour violon. On ne s’étonne donc pas de le voir entrer dans la peau d’un mister Paganini, surnommé le violon du diable, pour faire chanter Kreisler, Albéniz, Ysaÿe et Paganini lui-même : leurs petites pièces lui vont bien, valorisent son côté virtuose tout en lui permettant d’ajouter la touche de musicalité qui fait sa marque. Pour rendre « audibles » les inventions de ces cracks de la technique qu’étaient Ysaÿe et Paganini, il ne suffit pas, en effet, d’en déjouer les pièges, il faut être capable d’en faire entendre la musique, et ça, Laurent Korcia sait le faire. Parfois même, il est à la limite d’en faire trop, d’empâter certains passages, mais il sait vite se rattraper brillamment pour atténuer ces excès. Les Variations Paganini, d’Eugène Ysaÿe, enregistrées ici en première mondiale, témoignent justement de ce style Korcia en équilibre permanent entre de superbes envolées dans l’aigu et des fragments moins étincelants, un peu entortillés. Ce qui n’empêche pas ce programme-hommage à Paganini d’être très séduisant.
Gérard Pangon

Kreisler : Concerto en un mouvement pour violon et orchestre, d’après Paganini ; La Gitana ; Petite valse pour piano seul – Albéniz-Kreisler : Malagueña – Paganini-Kreisler : La Campanella – Ysaÿe : Variations Paganini – Paganini : I palpiti
Laurent Korcia (violon), Haruko Ueda (piano)
Orchestre de chambre de Paris
Direction musicale : Jean-Jacques Kantorow
1 CD Naïve V 5344
52 min

mis en ligne le mercredi 8 janvier 2014

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