Vendredi 19 avril 2024
Orage et passion
Thomas Fey joue la 54 de Haydn, typique du Sturm und Drang
Intégrale des Symphonies vol.15

Les symphonies de Haydn qui se suivent dans l’ordre de numérotation sont parfois très éloignées tant chronologiquement que par leur style. La difficile mais précieuse symphonie n°54 en sol a été rarement enregistrée en dehors des intégrales. Dans sa version définitive (1776 ou 1791-1792 à Londres), cette symphonie est la plus richement orchestrée avant le premier groupe de Londoniennes. L’extraordinaire Adagio assai possède l’indication de tempo la plus lente jamais utilisée par Haydn. C’est aussi son mouvement lent le plus long. On a là le nec plus ultra du Sturm und Drang, la tension étant accrue par le fait que d’un bout à l’autre ou presque, on reste dans la nuance piano. Thomas Fey joue le jeu : cette page dure avec lui près de treize minutes, la première reprise étant observée, et l’on ne peut qu’applaudir. Les trois autres mouvements sont au contraire des plus énergiques : Fey s’en donne à cœur joie, à grands renforts de trompettes et timbales, mais en sachant préserver des sonorités incisives. Sa version est certainement la meilleure depuis celle de Dorati, sans toutefois la surclasser. Pour la théâtrale symphonie en ré n°53 (1778-1780), dite L’Impériale, en son temps l’une des plus populaires de Haydn, la concurrence est plus rude, mais Fey ne démérite pas, malgré une certain brutalité au début. Reste un CD indispensable, grâce à la 54ème.
Marc Vignal

Symphonies n°53 « l’Impériale » et n°54
Orchestre symphonique de Heidelberg
Direction musicale : Thomas Fey
1 CD Hänssler Classic CD 98.626
1 h 02 min

mis en ligne le mercredi 26 octobre 2011

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