Jeudi 28 mars 2024
Oh ! Que c’est joli !
Céline Frisch joue Bach presque trop aimablement
The Well-Tempered Clavier, book I

Juste avant les Inventions et Symphonies, le Clavier bien tempéré est, chronologiquement, le premier opus de Bach à but pédagogique. L’intention du Kapellmeister de Köthen ? Explorer l’ampleur des ressources de la gamme chromatique en tons et demi-tons, sur un clavier, et comme si la difficulté n’était pas suffisante, en s’imposant des contraintes de structure, celles du prélude et de la fugue, en couples. Un trapéziste en smoking, un partagas à la main, en quelque sorte. On peut laisser toutes ces considérations de côté tant elles pourraient donner le vertige, et se dire que la musique, ça doit d’abord être joli. Alors Céline Frisch passe habilement à côté de ce que Bach donne en pâture à ses interprètes, des embûches bien souvent cachées sous le voile de la simplicité, attend que le temps passe et se divertit par quelques afféteries en jouant bizarrement des registres de son clavecin. Mais ce n’est qu’éphémère, bien sûr, les ressources du clavecin sont tout de même limitées en la matière, et c’est tant mieux, d’ailleurs. Ces artifices amusent un temps, et le reste, on bâille un peu, même si c’est joli.
Albéric Lagier 

Le calvier bien tempéré, volume I, BWV 846-869
Céline Frisch (clavecin)
2 CD Alpha Outhere Alpha 221
1 h 48 min

mis en ligne le jeudi 7 janvier 2016

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