Vendredi 29 mars 2024
Musiques agenouillées
Envoûtements religieux au début du XXème siècle
Schola aeterna - Chants à la Vierge

A la toute fin du XIXème siècle, dans le souci de remettre la musique liturgique catholique au goût du jour, Vincent d’Indy, Charles Bordes et Alexandre Guilmant créent la Société de propagande pour divulgation des chefs d’œuvre religieux qui devient bientôt la Schola Cantorum. Au moment où l’on envisage la séparation de l’Eglise et de l’Etat, cette école apparaît comme la concurrente du Conservatoire, prolonge les querelles calotins-laïcards et privé-public. Ces antagonismes sont aujourd’hui largement dépassés, mais le titre de cet album indique clairement dans quel esprit il a été conçu. Qualifiée de « musique agenouillée » par Joël-Marie Fauquet dans son livre sur César Franck, comme le rappelle le livret, cette musique dévote – de bigote diront les mauvaises langues – est empreinte d’une religiosité parfois surannée mais sait aussi se montrer envoûtante. « Si j’ai beaucoup enregistré de musique sacrée, c’est parce que j’ai la foi, dit Michel Corboz. Le message spirituel des textes m’importe autant que la musique. » C’est ainsi qu’il dépasse la bondieuserie et le sentimentalisme pour aller chercher des accents plus profonds donc plus émouvants.
Gérard Pangon

Franck : Panis angelicus ; Ave Maria ; Quae est ista ... – Ladmirault : Quelques vieux cantiques bretons – Berthier : Offertoire de la Toussaint ; Tantum ergo ; Ave Maria ... – Ropartz : Messe à trois voix égales – Alain : Messe modale
Ensemble Vocal de Lausanne
Direction musicale : Michel Corboz
1 CD Mirare MIR 262
1 h 17 min

mis en ligne le mardi 5 avril 2016

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