Vendredi 19 avril 2024
Mozart, tout simplement
Sandrine Piau fait vivre avec naturel des femmes en proie au doute
Desperate heroines
Les Desperate Heroines de Mozart ont-elles quelque chose en commun avec les Desperate Housewives de la série télé ? Sans doute : les unes et les autres sont des femmes en manque et parfois prêtes à tout, comme le suggèrent les multiples sens du mot desperate. De la Barberine des Noces qui a perdu l’épingle que lui a confiée Almaviva à la Giunia de Lucio Silla qui aspire à mourir à la suite de son époux, en passant par la Donna Anna de Don Giovanni, amoureuse et meurtrie, elles sont toutes en proie au doute, marquées par un vide, une absence qui les amène à se raconter. Loin d’en faire des femmes seulement désespérées, voire larmoyantes, Sandrine Piau réussit la prouesse de donner à chacune sa personnalité et de mettre en avant leur timidité, leurs blessures ou leur révolte. Elle appuie parfois les côtés tragiques ou bien joue sur la simplicité, fait vivre ces héroïnes en toute sincérité, grâce à sa manière de « dire les choses » avec son joli timbre. Familière du répertoire mozartien mais aussi habituée du répertoire baroque, Sandrine Piau pratique ici la demi-teinte avec un naturel séduisant et marque ce florilège de sa musicalité.
Gérard Pangon
Sandrine Piau (soprano)
Mozarteum Orchestra Salzburg
Direction musicale : Ivor Bolton
1 CD Naïve V 5366
48 minutes
mis en ligne le samedi 15 novembre 2014
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De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.
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