Vendredi 29 mars 2024
Mozart au-delà des modes
Mitsuko Uchida en bonne harmonie avec Cleveland
Concertos pour piano n°20 et n°27

Pour enregistrer ces deux concertos, Mitsuko Ychida aurait trouvé difficilement un partenaire plus proche de sa propre sonorité : depuis l’époque de George Szell, l’Orchestre de Cleveland a gardé intactes ses qualités, son jeu souple, sans esbroufe, soigné dans le moindre détail, subtil et aérien. Peu d’orchestres, modernes ou anciens, savent jouer ainsi comme un ensemble de chambre et, dans une complicité totales, ses lignes se fondent avec celles de la piansite, plus qu’elles ne l’accompagnent. Dans le double emploi de chef et soliste, Mitsuko Uchida continue à faire fi des modes. Elle semble y tenir compte de l’apport des baroqueux… pour mieux oublier la question ; l’orchestre est certes dégraissé, bien articulé, mais son jeu n’essaie pas de reproduire les tics des formations « à l’ancienne » sans être non plus sèchement analytique ; le piano sonne sans honte d’être un piano moderne mais sans jamais perdre de vue l’approche chambriste. Dans le concerto en ré mineur ce jeu tout en nuances fait merveille et les ornements ajoutés dans le mouvement lent sont si élégamment placés qu’ils tombent avec grâce sur la mélodie. Mais le coup de grâce est le concerto n° 27, plus bucolique que jamais, d’une finesse extrême. A force de ne pas vouloir surprendre ce disque est bel et bien une surprise.
Pablo Galonce

Mitsuko Uchida (piano)
Cleveland Orchestra
Direction musicale : Mitsuko Uchida
1 CD Decca 478 2596
1 h 5 min

mis en ligne le jeudi 1 septembre 2011

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