Jeudi 18 avril 2024
Mozart à l'extrême
Concertos pour piano en version minimaliste par Daniel Isoir
Concertos pour pianoforte n°13, n°14 & n°27

A propos des trois concertos pour piano n°11-13 KV413-415, composés au tournant de 1782 et 1783, Mozart écrivit à son père : « Ils sont à mi-chemin entre le trop facile et le trop difficile, […] très brillants, agréables à l’oreille, naturels sans tomber dans le vide. » Dans ces ouvrages, les cordes peuvent se limiter à un seul instrument par partie, et les vents sont ad libitum : versions « de chambre » valables aussi pour un quatrième concerto entrepris au même moment mais terminé un an après, le n°14 KV 449. Ce n’est pas la première fois que ces partitions sont enregistrées de la sorte, mais en l’occurrence, l’option semble poursuivie jusqu’à ses plus extrêmes limites. C’est particulièrement vrai, à l’audition, du concerto en mi bémol n°14, qui tire de l’usage des instruments anciens une rudesse que les deux hautbois et les deux cors ne tempèrent en rien. On s’y habitue. Rien de tel avec le très tardif concerto en si bémol n°27 KV 595, sans doute parce qu’une flûte et deux bassons viennent s’ajouter et adoucir les sonorités. Avec le concerto en ut KV 415, on est en plein paradoxe. Dans La Petite Symphonie, les effectifs sont radicalement réduits : cordes solistes seules, suppression des hautbois, bassons, cors, trompettes et timbales. Or l’œuvre y gagne, pour le signataire de ces lignes en tout cas : elle ne se fait pas plus importante qu’elle est. Le pianoforte s’intègre parfaitement au reste, et ce CD possède un atout de taille, à mentionner pour une fois : un texte de présentation puisé aux meilleures sources.
Marc Vignal

Concertos pour clavier n°13 KV 415, n°14 KV 449 et n°27 KV 595
Daniel Isoir (pianoforte)
La Petite Symphonie
Direction musicale : Daniel Isoir
1 CD Agogique AGO 004
1 h 16 min

mis en ligne le samedi 7 avril 2012

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