Mardi 16 avril 2024
Mandoline et mélancolie
Le jeu en douceur et en rondeur de Julien Martineau
Paradis latin – Virtuoso Works for Mandolin

Non, cet album n’a rien à voir avec le célèbre cabaret parisien homonyme, inauguré la même année que la Tour Eiffel, et qui vit les débuts de la non moins célèbre Yvette Guilbert ! Mais ça ne l’empêche pas d’avoir de belles saveurs latines et de donner un avant-goût du paradis. Julien Martineau n’est pas de ces mandolinistes hystériques qui font crépiter leur instrument en s’imaginant restituer les éclats du soleil napolitain : au contraire, il joue la douceur et la rondeur, soigne les instants de poésie, s’attache, quand il le faut, à suspendre le temps. Prenez la Czardas de Vittorio Monti : une intro nonchalante à la contrebasse, et nous voilà dans un autre univers, avant que la mandoline perce l’atmosphère pour nous entraîner avec elle sur un tempo plein de vivacité mais sans précipitation. Prenez le fameux thème du Parrain, le film de Coppola, composé par Nino Rota : la mandoline lui ajoute le brin de mélancolie que des interprétations trop lyriques ont tendance à gommer. Tout cet album ressort du même esprit, de la même délicatesse, du même goût de la nuance, et installe ainsi un climat serein et séduisant avec une interprétation noble de musiques populaires.
Gérard Pangon

Monti : Czardas – Bartók : Romanian Folk Dances – Calace : Mazurka, Tarentella, Bolero, Rapsodia napoletana – Piazzolla : Histoire du tango – Marucelli : Valzer fantastico – Rota : Godfather suite - Zygel : Lune-Faucon
Julien Martineau (mandoline), Eric Franceries (guitare), Yann Dubost (contrebasse), Mary Randles (violon), Domingo Mujica (alto)
1 CD Naïve V 5427
1 h 18 min

mis en ligne le samedi 2 juillet 2016

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