Samedi 20 avril 2024
Main de fer en gant de soie
Vasily Petrenko en champion du dernier Rachmaninov
Symphonie N°3 - Caprice bohémien, Vocalise

Pas facile à apprivoiser, pas « payante », la Troisième symphonie de Rachmaninov : Il faut une main de fer pour ne pas se perdre dans ses méandres mais aussi de la souplesse pour suivre le contour des thèmes, qui se fondent parfois les uns dans les autres jusqu’à perdre leur identité. Pour ceux qui tiennent le musicien comme le gardien des essences du romantisme russe (pour le meilleur comme pour le pire), cette page de ses dernières années offre quelques surprises qu’il faut savoir ménager. Après Chostakovitch (dont il poursuit l’enregistrement des symphonies chez Naxos), Vasily Petrenko change complètement de registre : Rachmaninov a beau être russe, lui aussi, dans cette œuvre il est à l'opposé de Chostakovitch. Mais Petrenko, malgré sa jeunesse, sait déjà ce qu’il veut et comment l’obtenir. De ces trois quarts d’heure empreints de nostalgie de la Russie (l’œuvre est le fruit des dernières années du compositeur, installé en Suisse et aux Etats-Unis), il réussit justement à mettre en valeur la richesse mélodique de Rachmaninov. Il ferait presque oublier les redites et les chutes de tension de la partition, son côté un peu décousu : sa direction dessine le contour des phrases avec cette ductilité qui fait le prix de Rachmaninov. La beauté crépusculaire de l’œuvre est superbement mise en valeur aussi par une prise de son flatteuse pour un orchestre transcendé par son chef.
Pablo Galonce


Symphonie N°3 - Caprice bohémien - Vocalise
Royal Liverpool Philharmonic Orchestra
Direction musicale : Vasily Petrenko
1 CD EMI
1 h 02 min

mis en ligne le mercredi 11 avril 2012

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