Vendredi 19 avril 2024
Ludwig van et les autres
De péremptoires Variations Diabelli selon Andreas Staier
 
Le même, pas pareil
Ludwig et Sviatoslav
Le geste beethovénien de l'immense Richter
Diabelli Variations

Cinquante compositeurs sollicités pour en tirer une variation, tous battus par Beethoven qui en a aligné trente-trois - seul cycle capable de rivaliser avec les Goldberg de Bach : la valse proposée par Anton Diabelli (1781-1858) à l’esprit variateur de l’ « Union des compositeurs nationaux » était décidément pleine de ressources. Andreas Staier a choisi dix de ces miniatures pour précéder le bloc beethovénien, parmi lesquelles celles de l’élégant Czerny, de l’intriguant Pixis, du vigoureux Franz Xaver Mozart (fils de…) ou de l’habile Hummel, la palme de l’originalité revenant – faut-il s’en étonner ? – à Liszt et Schubert. Il joue ces bijoux plus ou moins précieux sur un riche pianoforte d’après Conrad Graf avec le sens des styles et des contrastes qu’on lui connaît. Il attaque les " Diabelli de Beethoven " dans le même esprit : Thema allant et sûr de lui, Alla Marcia maestoso conquérant, Poco allegro très intériorisé, etc. Cela donne des Diabelli violemment différenciées, voire éclatées, là où les pianistes de l’école romantique sont plus unificateurs. Selon qu’on est staierophile ou pas, on trouve son interprétation sèche et intellectuelle ou salutairement dérangeante. Mais qui n’aura pas besoin, après cette magistrale leçon, de revenir à la poésie inspirée d’Alfred Brendel ou Sviatoslav Richter ?
François Lafon

Variations Diabelli
Andreas Staier (pianoforte)
1 CD Harmonia Mundi HMC 902 091
1 h 07 min

mis en ligne le mercredi 16 mai 2012

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