Vendredi 29 mars 2024
Loin des cirques
Ann Hallenberg au plus proche de l’art des castrats
Arias for Luigi Marchesi

La liste est longue, des castrats, et des interprètes qui sont allés ces dernières années sur leurs pas, avec plus ou moins de succès. Après Caldara (Ph. Jaroussky), Steffani (C. Bartoli), Farinelli (B. Metha), Gizzi (R. Invernizzi)…, la recette doit être bonne puisque voici Ann Hallenberg célébrant Luigi Marchesi. Marchesi était la caricature des castrats : excentrique, caractériel, un vrai divo. Castrat tardif (1755-1829), né au son de la trompette de son père, il s’est fait un nom dans les opéras pathétiques. Ses prouesses vocales – tels ses passages de la voix de poitrine à la voix de tête, tout en souplesse ; la longueur de son souffle ; l’ambitus de son registre ; la clarté de sa diction, enfin – en ont fait le meilleur parmi ses pairs. Autre avantage, il avait pour habitude d’écrire ses vocalises et ses ornementations. Ann Hallenberg s’en inspire, y cherche les précisions techniques et y découvre ce qu’on peut décemment penser comme étant la patte expressive de Marchesi. Son timbre de mezzo, son abattage, la qualité de sa diction font le reste, dans le répertoire fétiche du castrat milanais : Francesco Bianchi et Giuseppe Sarti, mais aussi Mayr, Cimarosa et Cherubini. Voilà une restitution qui fait plaisir à l’oreille et plonge l’auditeur dans la magie des castrats, sans tomber dans les exercices de cirque, comme cela peut souvent être le cas.
Albéric Lagier 

Airs de Sarti, Zingarelli, Mayr, Cherubini, Pugnani, Cimarosa, Myslivecek
Ann Hallenberg (mezzo-soprano), Francesca Cassirini (soprano)
Stile Galante
Direction musicale : Stefano Aresi
1 CD Glossa GCD 923505
1 h 12 min

mis en ligne le mercredi 23 septembre 2015

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