Vendredi 29 mars 2024
Le War Requiem du Cinquantenaire
En visant la perfection, le LSO manque (un peu) d'âme
War Requiem

Le London Symphony Orchestra a-t-il besoin d’un chef ? Virtuosité dans les masses sonores, que ce soit dans les forte (l’éclatant Dies Irae) ou les pianissimi (le très émouvant Libera me), clarté des différents registres instrumentaux, qu’ils soient en symphonie, en effectifs réduits ou en solistes, cuivres éclatants, vents subtils : à écouter ce War Requiem, on pourrait croire le LSO sous la baguette de Valery Gergiev, mais c’est Gianandrea Noseda, l’Italien de Saint-Petersbourg, qui le dirige. Et son interprétation recherche à l'évidence les standards de la version originale dirigée en 1962 par le compositeur lui-même, avec Peter Pears, Dietrich Fischer-Dieskau et Galina Vishnevskaya. Si tous les interprètes du cinquantenaire ont une diction irréprochable, la soprano ne parvient à se débarrasser de ses postures d’opéra et Simon Keenslide ne fait pas oublier les subtils frémissements de Fischer-Dieskau. Des trois, c’est sans doute Ian Bostridge qui incarne le mieux la musicalité défendue par Britten pour ce long poème symphonique fondé sur l'oeuvre de Wilfred Owen. Lui, et le double chœur (London Symphony et Etham College). La prestation du LSO « 2012 » a finalement les qualités et les défauts d’une photographie numérique. La perfection en tout mais où est ce petit supplément d’âme qui fait l’humanité de l’art ?
Albéric Lagier

War Requiem
Ian Bostridge (ténor), Simon Keenlyside (baryton); Sabina Cvilak (soprano)
London Symphony Orchestra; London Symphony Chorus; Choir of Etham College
Direction musicale : Gianandrea Noseda
1 CD LSO (2012)
1h24mn

mis en ligne le samedi 19 mai 2012

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