Mercredi 24 avril 2024
Le destin et après
Antoni Wit donne toute sa grandeur au Requiem de Dvorak
Dvorak – Requiem

Dans la grande famille des Requiem, celui d’Antonin Dvorak, daté de 1890, passe souvent au second plan, éclipsé par ceux de Brahms, Verdi ou Fauré pour ne citer que des œuvres de la fin du XIXème siècle. Il est pourtant aussi vibrant que le Requiem allemand, aussi théâtral, parfois, que celui de Verdi, et aussi méditatif que celui de Fauré en particulier dans l’Agnus Dei. Quoiqu’il n’ait pas été destiné à un office religieux mais commandé au compositeur par le Festival de Birmingham, où Dvorak lui-même le dirigea, il suit la liturgie traditionnelle, et ressemble à une gigantesque fresque sur la destinée de l’homme. En cela, d’ailleurs, il se rapproche d’autant plus de Brahms, mais avec les harmonies caractéristiques de la musique tchèque en équilibre perpétuel entre lyrisme et gravité. Ecrit sans véritable morceau de bravoure, il est parcouru d’un même thème, fondé sur quelques notes, que Dvorak orchestre magnifiquement. Antoni Wit le dirige de façon massive, privilégie l’homogénéité en mettant sur un même plan solistes, chœur et orchestre, ce qui reflète toute la puissance de l’œuvre, au détriment, peut-être, de quelques subtilités. Cette interprétation traduit en tout cas parfaitement la plénitude d’un compositeur au sommet de son art.
Gérard Pangon

Requiem op. 89
Christiane Libor (soprano), Ewa Wolak (alto), Daniel Kirch (ténor), Janusz Monarcha (basse)
Chœur et Orchestre Philharmonique de Varsovie
Direction musicale : Antoni Wit
2 CD Naxos 8.572874-75
1 h 38 min

mis en ligne le mercredi 31 décembre 2014

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