Vendredi 19 avril 2024
Le combat de la magie et de la foi
Andris Nelsons montre les deux visages de Stravinsky
L'Oiseau de feu (complet) - Symphonie des psaumes

Ecrites à vingt ans d'écart, ces deux partitions qui semblent être dues à deux compositeurs complètement différents, reflètent le magicien et le moine qui vivaient en Stravinsky. Chatoyant, envoûtant, le ballet l’Oiseau de feu (1910), encore sous l’influence de Rimski-Korsakov (le professeur de Stravinsky), est un perpétuel tour de force d’orchestration ; la Symphonie de psaumes (1930), elle, est au contraire une leçon d’économie : orchestre sans violons, écriture canonique, style abrupt et dirigé à l’essentiel. Les réunir dans un disque est un test pour le jeune chef Andris Nelsons, élève de Mariss Jansons qui fait honneur à son mentor. Il dirige l’Oiseau de feu avec un sens du détail digne de Pierre Boulez, et si son orchestre n’a pas la palette de couleurs d’autres formations plus illustres qui ont enregistré cet Oiseau, rien semble lui échapper si ce n’est peut-être la magie de l’histoire : in fine, on est  plus convaincu par la démonstration que vraiment éblouis. Mais quand il s’applique avec la même subtilité et la même précision dans la Symphonie des psaumes, le résultat est bien plus enthousiasmant. Chaque détail est finement ciselé sans que l’œuvre perde pour autant son caractère monumental : pleine de ferveur mais sans débordements, visionnaire sans tomber dans l’emphase, authentiquement magique jusque dans les dernières mesures.
Pablo Galonce

L'Oiseau de feu (complet) - Symphonie des psaumes
City of Birmingham Symphony Orchestra, CBSO Chorus
Direction musicale : Andris Nelsons
1 SACD Orfeo C 804 101 A
1 h 08 min

mis en ligne le mercredi 10 novembre 2010

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