Vendredi 19 avril 2024
Le bonus-malus des Novus
Le Quatuor Novus rate Beethoven mais dévoile Isang Yun
Novus Quartet Beethoven-Webern-Yun

Décrochant plusieurs prix à Osaka, Munich et Lyon, avant d’obtenir le 1er, au Concours Mozart de Salzbourg, en 2014, le Quatuor Novus, fondé il y a dix ans en Corée, enregistre un premier album avec un programme destiné avant tout à son public européen. Son Beethoven (Quatuor n° 11) vif et alerte (1er et 3ème mouvement) séduit par l’homogénéité racée de son coloris, mais cette agilité reste en surface lorsqu’il s’agit d’appréhender l’humeur pastel du 2ème mouvement ou l’hésitation par laquelle s’ouvre le final. Le Webern balbutiant et plus anecdotique du Langsamer Satz (1905), encore impressionné par Wagner et Mahler, fait mouche en revanche avec ses effluves langoureuses fin de siècle. Plus rare au disque, le 1er Quatuor d’Isang Yun est également une partition de jeunesse (1955) de leur compatriote, qui alla vivre ensuite à Paris puis Berlin, y côtoyant « l’avant-garde » allemande. Pas encore rattrapé par la technique dodécaphonique, le compositeur se cherche, entre le Ravel bigarré du Quatuor (Allegro moderato) et des balancements rythmiques à la Bartók (Allegro giocosamente) ; le plus original de ce quatuor en trois parties étant l’« Andante phantastique » central : une nappe de cordes en suspens dont les oscillations mystérieuses voyagent d’un instrument à l’autre. Une belle découverte.
Franck Mallet

Webern : Langsamer Satz - Beethoven : Quatuor n° 11, op. 95 - Yun : Quatuor n° 1 - Trad. (arr. Sung-Min Ahn : Ariang
Quatuor Novus
1 CD Aparté AP125
1 h 08 min

mis en ligne le mercredi 3 août 2016

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