Vendredi 29 mars 2024
La tête et les muscles
Paul Lewis et Daniel Harding, alliage brahmsien inattendu
 
Le même, pas pareil
Gould-Bernstein, l'antithèse absolue
Concerto pour piano n° 1 - 4 Ballades

D’abord une sonate pour deux pianos, puis une symphonie, enfin un concerto pour piano et orchestre, ou comment le jeune Brahms, à force de tâtonnements, a révolutionné le genre concerto, incluant le soliste dans la masse orchestrale au lieu de l’y opposer selon le principe néo-beethovénien apprécié des romantiques. De Daniel Harding, chef réputé sec associé à Paul Lewis, pianiste cultivant le beau son, on attendait un autre genre d’opposition. Or voilà qu’avec l’Orchestre de la Radio Suédoise dont il est le chef principal, Harding joue la carte du grandiose, entraînant Lewis dans un maelström sonore avec lequel celui-ci jongle tout en finesse, rappelant son maître Alfred Brendel face au véhément Hans Schmidt-Isserstedt (Philips). En complément, les quatre Ballades, de jeunesse elles aussi et cultivant moins l’orchestre dans un piano que les trois Sonates à peine antérieures pour peindre des paysages intérieurs traversées de brumes (entre autres) écossaises, trouvent Lewis dans son élément, cultivant le phrasé, raffinant le son, toujours plus cérébral qu’intuitif, mais sachant manier les déroutantes juxtapositions d’atmosphères qui en font l’originalité.
François Lafon 

Concerto n°1 pour piano et orchestre - 4 Ballades pour piano
Paul Lewis (piano)
Orchestre Symphonique de la Radio Suédoise
Direction musicale : Daniel Harding
1 CD Harmonia Mundi HMC 902 191
1 h 12 :min

mis en ligne le mardi 3 mai 2016

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