Vendredi 19 avril 2024
La nuit transfigurée de Mahler
Jonathan Nott et Bamberg dévoilent la sensualité de la Septième
Symphonie n°7

Pas de programme, pas de mystique, rien que de la musique « pure » : la Septième est un peu la « rara avis » des symphonies de Mahler, la moins aimée et la plus difficile à cerner. Car c’est aussi un véritable court-circuit dans l’histoire de la musique. Par sa construction symétrique d’abord : trois nocturnes entourés de deux mouvements massifs imposants, comme certains quatuors de Bartok. Ce n’est pas le seul trait qui fait de la Septième une page porteuse d’avenir : Schoenberg pointe déjà dans ces harmonies étranges et cette orchestration éclatée. Du pain béni, dira-t-on, pour Jonathan Nott, qui a été le chef de l’Ensemble Intercontemporain et qui à Bamberg continue à défendre la musique contemporaine. Son interprétation fait certes entendre cette modernité mais aussi une bonne dose de sensualité. Si la Septième est un « chant à la nuit », c’est pour Nott une nuit bien chaude. Dans le premier mouvement, il accentue parfois la lourdeur de certains traits comme pour mieux mettre en valeur la transparence de ce qui va suivre. Dans les trois mouvements centraux, tout est baigné d’une lumière ardente et l’oreille se laisse amuser par tous les détails qui sont mis en relief ici et là. Même le final, le point faible de la symphonie, est parfaitement réussi, ludique et entrainant comme il faut. Comme pour les autres symphonies de Mahler enregistrées par Nott à Bamberg, la prise de son est exemplaire par sa précision et sa présence.
Pablo Galonce

Symphonie n° 7 en mi mineur
Bamberger Symphoniker
Direction musicale : Jonathan Nott
1 SACD Tudor
1 h 19 min

mis en ligne le mardi 5 juin 2012

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