Samedi 20 avril 2024
La main du coeur
Ravel n’est pas le seul à s’être essayé au concerto pour la main gauche
Concertos pour la main gauche

Pour le pianiste Paul Wittgenstein, qui avait perdu la main droite à la guerre, une quinzaine de compositeurs et pas des moindres se sont essayés au concerto pour la main gauche. Résultat : un chef-d’œuvre signé Ravel, un essai à moitié transformé de Prokofiev (4ème Concerto, refusé par l’interprète) et quelques laissés pour compte, tels ce Concerto en ut dièse d’Erich Wolfgang Korngold (1923-24) et, dans une moindre mesure, ces Diversions de Benjamin Britten (1942), ressuscités dans la collection Les Musiciens et la Grande Guerre (voir ici). L’œuvre de Britten, jadis enregistrée par Julius Katchen avec le compositeur au pupitre, est à (re)découvrir : en un thème (grave), dix variations et un finale en forme de tarentelle, toute la palette de l’inspiration brittennienne est parcourue. Celle de Korngold, le Wunderkind admiré par Mahler avant de devenir musicien de cinéma à Hollywood, est moins originale mais musclée et efficace, entre romantisme attardé et impressionnisme affiché. Efficacement soutenu par le chef américain Paul Polivnick, Nicolas Stavy passe de l’une à l’autre avec maestria. Dans livret d’accompagnement, il répond de façon technique et documentée à la question, simple en apparence : « Pourquoi a-t-on davantage écrit pour la main gauche que pour la main droite ? »
François Lafon

Britten : Diversions pour piano main gauche et orchestre - Korngold : Concerto pour piano, main gauche
Nicolas Stavy (piano)
Orchestre National de Lille
Direction musicale : Paul Polivkick
1 CD Hortus 710
57 min

mis en ligne le dimanche 8 mars 2015

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