Vendredi 19 avril 2024
L’ange et le démon
Kirill Karabits souffle le chaud et le froid sur Prokofiev
Symphonie n° 3 - Symphonie n° 7

L’air dans la Troisième symphonie est souvent irrespirable. Pas étonnant : ces énormes bouffées délirantes sont en réalité sorties tout droit du brasier mystique de L’Ange de feu, probablement l’oeuvre la plus audacieuse (et la moins appréciée) de Prokofiev. Frustré de ne pas voir son opéra le plus cher sur scène, il en a recyclé les thèmes pour nourrir cette symphonie sauvagement expressionniste. La Septième est l’exacte opposée : à l’époque de la gestation (1952), le compositeur marche sur des oeufs pour ne pas irriter la censure stalinienne et écrit cette ultime symphonie au style transparent, enfantin presque. Avec cette paire on ne peut plus contrastée, le label Onyx entame une nouvelle intégrale des symphonies de Prokofiev. Une confirmation que la Perfide Albion reste le meilleur refuge pour les chefs venus de l’Est. A l’image du Russe Vasily Petrenko et le Philharmonique de Liverpool qui enregistrent le meilleur Chostakovitch d’aujourd’hui (chez Naxos), l’Ukrainien Kirill Karabits et l’Orchestre de Bournemouth sont décidément très en veine dans ces interprétations précises et incisives, surtout dans une Troisième finement travaillée.   
Pablo Galonce 

Symphonie n° 3 - Symphonie n° 7
Bournemouth Symphony Orchestra
Direction musicale : Kirill Karabits
1 CD Onyx ONYX4137
1 h 05 min

mis en ligne le lundi 2 juin 2014

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