Jeudi 18 avril 2024
L'Art de la fugue sied à l'orgue
Bernard Foccroulle lit les dernières volontés de Bach
 
Le même, pas pareil
Un Art de la fugue en perpétuel mouvement
Reinhard Goebel donne du tonus au vieux Bach
L'Art de la fugue BWV 1080

L'Art de la fugue, chaque interprète le traduit comme il l'entend : Bach n'ayant laissé aucune indication quant à l'instrumentation de cette collection de contrepoints et canons, tous découlant d'un même motif initial, il peut être joué tout aussi bien par un quatuor à cordes, un orchestre symphonique ou un ensemble de marimbas. Cette "indéfinition"n'a pas empêché certains de lire la pensée du compositeur et d'affirmer que c'est à un instrument à clavier(s) que Bach a destiné son testament inachevé. Bernard Foccroulle, que ses activités de directeur du Festival d'Aix-en-Provence n'empêchent pas de continuer à faire des disques, prêche pour sa paroisse d'organiste : quoi de plus naturel que de rendre cet hommage au compositeur qui a fait de l'orgue son instrument de prédilection ? Il propose même une version du dernier contrepoint, laissé en suspens par Bach, auquel il ose mettre un point final. Sur l'orgue du Temple du Bouclier à Strasbourg, son Art de la fugue est plein de couleurs mais tout de même austère, introspectif et visionnaire, comme une bande de son parfaite pour une retraite monacale. Les contrepoints sont construits avec intelligence sinon avec grandeur, la logique musicale s'y déploie avec une superbe élégance mais cette version laissera de marbre  ceux à qui la mystique de l'orgue ne parle pas.
Pablo Galonce

L'Art de la fugue BWV 1080
Bernard Foccroulle (orgue)
2 CD Ricercar RIC303
1 h 35 min

mis en ligne le vendredi 30 juillet 2010

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